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Le tourisme éthique : un moyen de se donner bonne conscience

Moments d’échanges et de débats, les Ateliers thématiques du Centre de compétence Tourisme portent sur un sujet lié a une tendance forte, un secteur ou une filière spécifique. Ces Ateliers se fondent sur une démarche volontaire et participative de différents acteurs, du tourisme ou d’autres secteurs connexes, qui souhaitent réfléchir et proposer des pistes pour améliorer la situation appréhendée.

Le tourisme éthique a fait l’objet d’un Atelier thématique avec comme objectif de réunir des acteurs et servir de lieu d’échanges, de plate-forme propice aux débats. Cette première journée a été organisée sur cette lignée le 30 novembre 2010 et a réuni des participants de différents horizons du tourisme (TO, GAL, OT, …).

Cet Atelier thématique a débouché sur un Groupe de travail composé de personnes motivées pour développer des outils ou apporter des solutions concrètes à la problématique
posée dont les constats et enjeux ont été dressés lors de l’Atelier thématique.
Le groupe de travail s’est réuni à plusieurs reprises en 2011 et a abordé plusieurs thématiques complémentaires.

Les constats posés lors des travaux  

Le tourisme, à la fois rémunérateur et destructeur, peut amener une certaine marchandisation de l’hospitalité, et pour reprendre l’expression de T. Paquot,  l’effacement de l’accueillance. Il bouleverse les rapports au temps, à l’argent, et peut amener un cycle infernal : dégradation naturelle du site, « sauvetage », dénaturisation.

Mais des évolutions notables existent. L’Atelier thématique et le Groupe de travail ont pu soulever l’enjeu crucial que représente la conciliation entre tourisme durable et tourisme éthique. Pourquoi s’envoler au bout du monde pour faire du tourisme éthique si ce voyage n’est pas éco-touristique ? Le court séjour, près de chez soi, ne peut-il pas être le lieu d’un tourisme éthique par le truchement du dépaysement accessible et du tourisme de proximité. Pour emboîter le pas du slow-food, on peut parler du slow-travel qui mêle éthique et faible empreinte écologique. C’est donc une manière de se réapproprier l’espace-temps du voyage et de faire du touriste un consom’acteur du voyage. Bref, un concept de tourisme « ailleurs ici », de l’exotisme local. En d’autres termes, faire une éthique du tourisme durable.
L’éthique dans le tourisme concerne tous les acteurs touristiques
Mais qui est concerné par ces évolutions ? L’Atelier thématique a montré que ces constats peuvent s’appliquer à tous les acteurs du tourisme. L’éthique dans le tourisme n’est la propriété de personne. Elle doit être un élément transversal de toute  l’activité touristique et être présent tant du côté du producteur que de celui du consommateur. Des projets ont été lancés en parallèle des travaux au Centre de compétence Tourisme : une réflexion sur les agences de voyage « responsables » a été menée par Travel Union par exemple.

Mais rapidement se posent deux questions. La première est celle de la communication vers le consommateur. Sans tomber dans le green-washing, comment initier le touriste à un comportement éthique à son niveau, dans sa pratique concrète du tourisme ? Le Groupe de travail a réfléchi à la question de la sensibilisation dès le plus jeune âge aux comportements touristiques éthiques, par exemple à travers des outils pédagogiques à destination du primaire. Le transfert vers l’enseignement en tourisme ne doit pas être oublié et en particulier l’enseignement secondaire en tourisme qui devra intégrer dans ses programmes ce type de questionnement (l’enseignement supérieur a déjà très largement intégré cette dimension sans pour autant  aller au-delà, dans bien des cas, d’une réflexion uniquement théorique).

L’autre question est celle  de la professionnalisation des producteurs. Professionnaliser oui … mais quels métiers, quelles compétences et avec quelles formations ? Le Groupe de travail a lancé l’idée de réaliser une photographie du secteur du tourisme éthique : qui sont les travailleurs du secteur, quel est leur statut, leur formation, leurs compétences, … Il s’agirait également d’essayer d’identifier les besoins éventuels en formation. Une enquête pourrait être menée pour répondre à ces questions.

 
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Publié par le 22 avril 2013 dans généralités

 

L’impact du dérèglement climatique sur le tourisme en Wallonie; Mythe ou réalité ?

Changement climatiqueLe changement climatique en cours, supposé ou avéré, influence et impacte déjà les activités humaines dont le tourisme, qu’il s’agisse de l’outgoing et de l’incoming.  A l’inverse, l’activité touristique a également des effets sur le changement climatique.

Le tourisme a une responsabilité pour tenter d’enrayer ou d’atténuer les effets néfastes de son activité sur le climat et dans le même temps doit se préparer à ces changements en innovant l’offre, en créant de nouvelles manières de consommer les loisirs et les vacances.

Ne pas prendre en compte ces changements – et la responsabilité sociétale qui y est liée – ni les anticiper feraient courir le risque de proposer des offres touristiques non adaptées à des touristes qui deviennent de plus en plus sensibles au développement durable et éthique.

Afin de se préparer aux défis de l’avenir et ne pas subir le dérèglement climatique – ou les mesures qui seront prises pour y faire face – les responsables des territoires et des infrastructures et équipements touristiques n’ont d’autres choix que de faire preuve de vision prospective et stratégique et oser s’adapter.  S’adapter dans la mesure où certaines activités touristiques risquent de disparaître, d’autres, au contraire, d’apparaître, s’adapter également aux flux migratoires de touristes qui pourraient bien s’inverser.  Dès lors, le dérèglement climatique aura donc également un impact sur l’emploi, les métiers, les profils, les compétences dans le tourisme.

En avril dernier, nous organisions un atelier de réflexion sur le sujet avec différents intervenants du secteur en Wallonie. Voici la synthèse de cette journée d’échanges:  Impact du changement climatique sur le tourisme; atelier.

 
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Publié par le 6 juin 2012 dans généralités

 

La nouvelle bataille du rail et son impact sur le secteur touristique

La bataille du railNous vous remercions chaleureusement pour votre participation à l’événement « la nouvelle bataille du rail et son impact sur le monde touristique ».

Les enjeux pour le secteur dans les années à venir sont énormes et les participants présents l’avaient bien compris. Nous avons pour notre part apprécié la grande diversité des personnes présentes dans le public en termes de représentativité des différents sous-secteurs du tourisme: agences de voyage, T.O., offices du tourisme,…

Vous pouvez d’ores et déjà télécharger la présentation du jour: Bataille du rail (fichier PDF – 3,19 Mo)

Nous vous invitons également à réagir à propos de ce (vaste) sujet !

Un secteur très complexe

Au delà d’un intitulé quelque peu interpellant (« La nouvelle bataille du rail »), la remarquable intervention de Monsieur Michel Jadot, directeur général de SNCB Europe, met en exergue la complexité du secteur ferroviaire : avec la libéralisation des transports voulue par les Institutions Européennes, nous assistons à la fin des monopoles nationaux et à l’émergence de nouveaux acteurs dans lesquels le secteur privé investit parfois massivement (le groupe Veolia Transdev, avec plus de 100.000 salariés dans le monde en est un bon exemple). Les compagnies nationales « historiques », comme la SNCB, ne restent pas inactives : elles renforcent ou et élaborent des partenariats et alliances diverses, paraissant très complexes pour le profane  (Thalys, Fyra …) jusqu’à parfois investir en qualité d’actionnaire chez certains transporteurs (Eurostar).

Michel JadotUne évolution importante pour les années à venir

Le risque d’un phénomène d’émergence de compagnies « low cost » comme on en a connu dans le secteur aérien durant les années 90 laisse Michel Jadot assez dubitatif : en effet, le contexte est différent, notamment en raison des sommes énormes à investir dans le matériel roulant … qui n’existe pas en marché de seconde main ! En ce qui concerne l’évolution à court et moyen terme (2012 – 2017), d’aucuns prétendent qu’au-delà de la rivalité actuelle entre la SNCF et les chemins de fer italiens (Trenitalia), le véritable bras de fer se jouera entre la France et l’Allemagne, avec la Belgique pour champ de bataille ! En effet, s’il est certain que notre pays ne comptera pas de nouvelle ligne à grande vitesse dans les prochaines années, nous nous situons à un carrefour ferroviaire idéal entre l’ouest et l’est de l’Europe.

aiguillagesLa Wallonie, oubliée par le rail ?

On comprend donc aisément l’intérêt que peuvent avoir les opérateurs touristiques face à cette évolution. Cependant, une inquiétude apparaît chez certains professionnels du secteur en Wallonie : ne risquons-nous pas de devenir les « parents pauvres » du développement des réseaux ferroviaires à grande vitesse en Europe, Liège étant la seule ville wallonne située sur un axe « LGV » (ligne à grande vitesse) ? La question de l’avenir de la « dorsale wallonne » et de la ligne Bruxelles-Luxembourg a ainsi été évoquée, Michel Jadot se voulant cependant rassurant : le Thalys qui dessert quotidiennement Mons, Charleroi et Namur n’est actuellement pas remis en question et des projets d’amélioration sensible de la vitesse commerciale vers Luxembourg sont en cours … A cela s’ajoute la question de la mobilité dans les zones rurales et de l’intermodalité avec l’autobus …

acteurs du transportQuel avenir pour les opérateurs touristiques incoming et outgoing ?

Pour terminer, il faut encore évoquer la question de la distribution : si la SNCB n’ambitionne pas pour l’instant de devenir un véritable tour opérateur, à l’instar de voyages sncf.com, elle multiple les partenariats et présente une offre très complète, sous la marque « SNCB Europe » ; les nouvelles technologies (entre autres des applications sur iStore) font également partie des prochaines innovations à venir … Michel Jadot confirme également que les agences de voyages restent des partenaires privilégiés dans la distribution et que les opérateurs locaux (maisons du tourisme, attractions, musées, hôteliers …) ne doivent pas hésiter à développer des partenariats avec les transporteurs : il suffit d’anticiper l’évolution des marchés et de ne pas hésiter à … monter dans le train !

Benoit Paquay

 
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Publié par le 2 avril 2012 dans Prospective, Transport

 

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